VIH et hypogonadisme : un nouvel enjeu pour les hommes jeunes et d’âge moyen virologiquement contrôlés - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
L’hypogonadisme masculin (HM) est associé à de nombreuses comorbidités. Chez les sujets à risque d’avoir des concentrations circulantes de SHBG altérées, parmi lesquels les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), il est recommandé pour le diagnostic biologique d’HM de se référer au niveau de testostérone libre (TL). L’objectif de ce travail était de définir à partir d’une mesure de la TL la prévalence et les facteurs associés à l’HM chez les PVVIH virologiquement contrôlées par un traitement antirétroviral (ARV), soit 80 % de la file active française.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une étude prospective transversale bicentrique chez des hommes âgés de moins de 50 ans, traités par ARV avec une charge virale VIH≤50 copies/mL depuis au moins 6 mois. La concentration moyenne de TL était calculée selon l’équation de Vermeulen (méthode de référence) à partir des valeurs de T totale, mesurées à deux reprises le matin, à 8jours d’intervalles. L’HM était défini selon les recommandations par une concentration moyenne de TL sérique<70pg/mL. Les paramètres socio-démographiques, anthropométriques, ostéo-densitométriques, hormonaux, immuno-virologiques, métaboliques et thérapeutiques étaient recueillis. Le score de l’Index international de la fonction érectile-5 (IIEF-5) était utilisé pour évaluer la fonction érectile.
Résultats |
Au total, 250 patients ont été inclus. L’âge médian était de 43 ans (EIQ : 36–47). La durée médiane d’infection par le VIH était de 8 ans (EIQ : 4–13) et le taux médian de lymphocytes CD4 était de 623/mm3 (IQR : 493–764). La concentration moyenne de TL était abaissée (<70pg/mL) chez 20 patients (8,4 %) et le taux de SHBG était augmenté chez 119 patients (48 %). À l’inclusion, 116 (46,4 %), 98 (39,2 %), 54 (21,6 %) patients étaient respectivement sous INNTI, inhibiteur de protéase ou inhibiteur d’intégrase. Les patients qui n’avaient pas reçu d’INTI avaient un délai médian d’infection par le VIH plus long et plus de lignes de traitement. Les facteurs associés à l’HM en analyse multivariée étaient : un âge>43 ans (RCa : 3,08 ; IC95 % : 0,98–9,64 ; p=0,05), un pourcentage de graisse totale>19 % (RCa : 3,01 ; IC95 % : 1,02–8,84 ; p=0,05) et le traitement par efavirenz (RCa : 4,67 ; IC95 % 1,55–14,11 ; p<0,01) comme facteurs de risque ; un nadir de CD4>200/mm3 (RCa : 0,32 ; IC95 % : 0,11–0,94 ; p=0,04) et le traitement par INTI (RCa : 0,18 ; IC95 % : 0,04–0,94 ; p=0,04) comme facteurs protecteurs.
Conclusion |
Dans cette étude, la prévalence de l’HM est deux fois plus élevée que dans la population générale du même âge. Ces trois facteurs – âge>43 ans, >19 % de graisse corporelle totale et un traitement ARV comprenant de l’efavirenz – pourraient aider à identifier les PVVIH à risque accru d’HM.
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Vol 47 - N° 4S
P. S145 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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